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Archéologie du temps présent : mondes virtuels en ruines

Conférence
Colloque Faire avec l'éphémère, Université Paris 8, rencontres de l'EDESTA à l'INHA

2024

Depuis leur avènement dans les années 1990-2000, les mondes persistants en ligne ne répondent pas aux exigences narratives d’un jeu vidéo, mais sont des hétérotopies (FOUCAULT, 1967) à habiter (LUCAS, 2013; CHATONSKY, 1996; CAUQUELIN, 2010). Ces environnements simulés en trois dimensions dans lesquels on fait monde, promus comme des reconstitutions virtuelles de la vie sociale actuelle, n’ont d’existence initiale qu’à travers leurs règles de construction et de gouvernance : ils deviennent ce que les utilisateur.ices activent en y produisant - entre autres - de la mémoire et survivent (ou non) selon la durée de leur succès médiatique. Nous proposons pour ce colloque une exploration des temporalités multiples et agissantes dans les mondes persistants en ligne, pour une actualisation de la question des ruines de notre régime d’historicité présentiste (HARTOG, 2003, 2022). Dans Obsolescence des ruines, Essai philosophique sur les gravats (2022), le philosophe Bruce Bégout théorise l’entrée du bâti contemporain dans un “troisième âge des ruines”, celui des “ruines instantanées”. Au-delà de leur dimension matérielle, les ruines sont également des objets de discours qui sous-tendent le passage du temps long. Dans le cadre de ce colloque, le rapport radical et paradoxal à la décrépitude des mondes virtuels sera exploré à travers les notions d'“obsolescence” et de “temps réel” : l’occasion d’imaginer les mondes persistants en ruines comme cas limite, non simplement comme traces du passé au présent (SCHNAPP, 2020), mais comme futur par anticipation.

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