Les projets d’univers virtuels en ligne dits métavers refleurissent dans le paysage contemporain et dans les discours des grands entreprises comme des propositions nouvelles. En réalité, les métavers sont historiquement des continuités des projets de réalité virtuelle des années 1990, de la littérature de science fiction (nous pouvons citer en particulier Snow Crash de Neil Stephenson), mais aussi des premières expérimentations des années 1980 avec les Multi-Users Dungeons (donjons multi-joueurs). Comme ce fut le cas pour Second Life, il s’agit pour Meta (anciennement Facebook), et d’autres grandes entreprises de proposer un nouveau territoire virtuel à conquérir superposé au territoire actuel accessibles par des interfaces : écrans, casques, lunettes et autres équipement de réalité virtuelle et augmentée. Mais l’idée de la construction de ces monde apparait dans les discours de Meta comme une réappropriation à priori de projets anciens. Si on regarde Second Life qui fut un monde virtuel fonctionnel (du moins à ses débuts) pionnier, comment serait-il possible grâce à ce que nous apporte son histoire, de fonder de nouvelles communautés inclusives dans des espaces virtuels nouveaux ? Cette performance vidéo investira l’espace d’entre eux que constitue un projet dans sa création - utopique - et sa réalité en proposant des allers-retours entre passé et futur. Cette lecture préformée par un avatar Second Life est construite en collage d’articles universitaires, de films, de documentaires et expérimentations historiques des métavers pour tenter de comprendre les enjeux qu’englobent la construction commune d’un tel univers. En effet, la littérature conséquente sur le sujet nous amène à penser que les proto-métavers peuvent apporter des débuts de réponses claires aux enjeux contemporains, en y intégrant également des logiques et réflexions actuelle, notamment sur l’environnement et l’écologie.