Peut-on affirmer que les métavers contemporains (Decentraland 2020 ; The Sandbox, 2021 etc.) sont un échec ? Alors que des sociétés comme Meta – jusque-là figure dominante de la conquête numérique – connait une véritable crise de légitimité, les tentatives de prise de pouvoir sur le futur par les industries du numérique sont moquées par de nombreux·ses internautes. Au moment où le capitalisme numérique renforce plus que jamais nos vulnérabilités, les métavers actuels sont conçus et promus pour porter les mêmes promesses d’enrichissement et de prospérité qu’autrefois : « Comment tirer profit de la plus grande opportunité boursière de l’histoire ? ». Ces prophéties qui se cachent derrière un habillage daté peinent pourtant à convaincre les communautés en ligne – qui s’approprient des mondes virtuels depuis bientôt vingt-ans (Second Life, 2003) – qu’il s’agit bien là du futur de l’Internet.  Cette performance multi-écrans superpose différentes visions des mondes persistants et explore le profond malaise qui se dégage de ces espaces entièrement spéculatifs désertés par les utilisateur·rice·s.